Depuis de nombreuses années, l’Espagne est la destination préférée des couples en recherche d’aide médicale pour avoir un enfant : selon les statistiques de la Société Espagnole de Fertilité (SEF), les patients internationaux représentent plus de 10 % de l’ensemble des personnes qui font la démarche. L’Espagne en plus du soleil, de sa gastronomie et de ses traditions est renommé aussi comme terre du tourisme reproductif et les couples viennent de toute l’Europe : dans certaines villes comme Barcelone, Valencia ou Bilbao, 40 % des clients viennent de France, d’Allemagne d’Italie ou d’Angleterre.

Depuis 2003, en Espagne, le nombre de centres spécialisés dans la procréation assistée a augmenté de 61 % : cela s’explique par le vote de lois plus libérales que dans certains autres pays : promulgué dès 1988, c’est une des raisons pour laquelle la procréation assistée en Espagne est placée dans le top mondial depuis des dizaines d’années. Ce cadre juridique et ces techniques ont contribué à la naissance de 30 000 nouveaux nés, ce qui représente 10 % du taux de natalité espagnol en 2020.

La France, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont les pays d’origine de la grande majorité des patientes traitées au sein des cliniques espagnoles. En Allemagne, par exemple, l’analyse génétique des embryons est proscrite et au Royaume-Uni les donneuses d’ovules et les donneurs de spermatozoïdes ne peuvent rester anonymes, ce qui a donné lieu à des situations invraisemblables comme la réclamation d’une pension alimentaire à un donneur. Les couples britanniques viennent principalement pour un traitement par don d’ovule, c’est-à-dire une fécondation in-vitro dans laquelle l’ovule est fourni par une femme beaucoup plus jeune et en meilleure santé, car au Royaume-Uni, il y a une pénurie de donneuses. En Espagne, la culture de la donation (de sang, mais aussi d’ovules et de spermatozoïdes) est réellement ancrée dans la société, ce qui est un atout en plus des lois protectrices concernant l’anonymat.

La législation espagnole, le coût, la rapidité et les taux de réussite font de l’Espagne une véritable puissance européenne en matière de procréation assistée : certains pays interdisent le don d’ovule, ailleurs l’attente dure deux ans (une durée extrêmement longue lorsque l’on parle de femmes âgées de plus de 35 ans), dans d’autres pays encore, les femmes célibataires ou lesbiennes n’ont pas accès à ce type de traitement. Enfin, dans certains pays (Etats-Unis notamment) les coûts sont extrêmement élevés. Des techniques interdites dans d’autres pays peuvent se pratiquer, mais la seule qui ne peut se faire est la gestation par autrui, interdite en Espagne.

On estime à 35 000 le nombre d’enfants venus au monde en 2022 grâce aux techniques de procréation assistée (fécondation in-vitro ou insémination artificielle) réalisées dans des cliniques espagnoles. Un chiffre qui augmente d’année en année alors que le taux de natalité lui, continue de baisser en Espagne.

Laurence Lemoine

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