Un rapport de Moody’s met en garde contre le durcissement des conditions financières et la diminution des liquidités dans le secteur de l’immobilier. La logistique et le résidentiel apparaissent comme les sous-secteurs gagnants en cas de ralentissement économique.

EjePrime, 12 juillet 2022

Selon un rapport de Moody’s, le durcissement des conditions financières et l’augmentation du coût du capital constituent les principaux risques pour les sociétés immobilières européennes au cours des douze à dix-huit prochains mois. Cette augmentation des coûts de financement intervient à un moment où la liquidité se resserre.

L’environnement actuel continue de soutenir les sous-secteurs de la logistique et du résidentiel, tandis que les bureaux et l’immobilier commercial sont plus à risque. Selon les données de l’agence Moody’s, près de la moitié des sociétés immobilières européennes cotées en bourse dépasseraient les ratios dette/actifs prévus si le cours des actions devait chuter de 15 %. Un scénario qui ne peut être exclu, car la volatilité qui guette les marchés financiers pourrait entraîner de fortes corrections dans les mois à venir.

L’accès aux fonds propres des groupes reste limité, compte tenu de la décote à laquelle se négocient les sociétés immobilières. Les entreprises à fort effet de levier, qui dépendent des ventes d’actifs et ont des échéances à court terme, sont les plus exposées au risque de voir leur qualité de crédit se dégrader.

Au final, la qualité des actifs et leur localisation détermineront la capacité des sociétés cotées à modérer leur déclin. Les propriétés bien situées et modernisées, qui respectent les normes environnementales, présentent un avantage certain. Nous ne prévoyons pas de mauvaises performances des sociétés cotées au premier semestre, bien que la détérioration de l’environnement économique et des conditions de crédit augmente la probabilité d’une baisse des cours des actions.

Malgré le ralentissement de la croissance économique, les actifs logistiques continueront de surperformer. La demande reste robuste, stimulée par le passage aux achats en ligne et la reconfiguration de la chaîne d’approvisionnement. Les cours des actions du groupe seraient toutefois affectés en cas de récession.

Moody’s ne s’attend pas à une mauvaise performance des sociétés cotées à la fin du premier semestre. Dans le cas du sous-secteur résidentiel, la demande continuera d’être forte, même si la croissance des loyers sera tempérée par les problèmes d’accessibilité au logement.

Les valorisations seront affectées par la hausse des taux d’intérêt et, dans certains cas, avec des rendements très faibles, l’investissement risque de ne pas être durable. Les propriétaires de bureaux seront confrontés à une baisse de la demande en raison du ralentissement du PIB et de l’incertitude économique, ainsi que de l’essor du télétravail.

Les revenus indexés sur l’inflation connaîtront une baisse limitée, même si les propriétaires n’auront pas beaucoup de pouvoir de négociation dans un contexte de ralentissement économique et d’augmentation de l’offre.

Enfin, la reprise du commerce de détail post-pandémie a été forte dans les premiers mois de 2022, avec la fin des restrictions. Toutefois, le ralentissement de la croissance économique et le niveau élevé des financements érodent le sentiment des consommateurs et le pouvoir d’achat, ce qui pourrait freiner la reprise et affaiblir les cours des actions des entreprises de ce sous-secteur.

Source EjePrime