Le méga-projet touristique de Ciudad Real en difficulté

Le projet « El Reino de Don Quijote », un fastueux complexe immobilier et de loisirs qui devait redynamiser la région, demande sa mise en cessation de paiements.   C’était l’un des projets phares du gouvernement régional de Castille-La Manche, qui avait grandement appuyé l’initiative et l’avait même qualifiée « d’utilité publique ». El Reino de Don Quijote devait dynamiser l’économie de la région, en générant 7000 postes de travail directs, et 11 000 emplois indirects grâce à des hôtels quatre et cinq étoiles, un golf, un centre commercial, un palais des congrès et un centre de thalasso, pour un investissement total de 638 millions d’euros. Les actionnaires de la société, contrôlée à 60% par le groupe immobilier Gedeco Avantis, avec une participaction de 12,8% de Caja Castilla-La Mancha, ont convoqué hier une assemblée générale pour demander la mise en cessation de paiements. En cause : les pertes générées par la crise et la non-obtention des prêts nécessaires. Le président de la société a déclaré à l’agence EFE que l’entreprise avait « un total manque de liquidités » et vivait « une situation très compliquée », ajoutant qu’il convoquait l’assemblée générale « non pas pour abandonner le projet mais pour le redynamiser et le mener à terme». La délicate situation de Castille-La Manche En 2010, la CCM a informé que « el Reino de Don Quijote  attendait la signature des deux opérations de financement qui permettraient la continuité de l’entreprise » et qu’elle-même « maintenait son investissement de 11,6 millions d’euros ainsi que les prêts accordés pour un montant de 27,5 millions d’euros». Elle admettait cependant que la société n’avait pas encore restructuré sa dette et n’était pas parvenu à dissiper les doutes sur sa viabilité. Il s’agit du deuxième fiasco économique pour Castille-La Manche. L’ancien gouvernement autonome, présidé par José Maria Barreda, avait largement appuyé un autre projet pharaonique de capital privé :l’aéroport de Ciudad Real. Censé dynamiser la région, l’aéroport n’a jamais réussi à séduire compagnies aériennes et voyageurs, et est aujourd’hui en situation de faillite. Aurélie Chamerois Lire aussi: Ciudad Real, vers un aéroport fantôme

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