L’investissement hôtelier en Espagne a enregistré 3,3 milliards d’euros en 2024, soit 22,31% de moins par rapport à l’année précédente, selon les données de la société de conseil Colliers.
Ainsi, en 2024, 151 hôtels ont été transactés, soit 11,7% de moins que l’année précédente, et 18 592 chambres, ce qui représente une baisse de 14,5% par rapport à l’année précédente.
Depuis 2019, l’investissement hôtelier a atteint une moyenne d’environ 2,9 milliards d’euros par an, de sorte que 2024 se situe 145 au-dessus de la moyenne. Plus précisément, il s’agit du quatrième meilleur record historique en termes absolus.
Selon Colliers, les cinq dernières années ont été marquées par un fort dynamisme, accumulant un investissement de plus de 15.000 millions d’euros en raison de la « confiance des investisseurs et de l’intérêt élevé pour le marché » et soutenu par les bonnes données du secteur du tourisme en Espagne.
Les investisseurs nationaux sous les feux de la rampe
Les investisseurs nationaux ont représenté la majeure partie des investissements réalisés l’année dernière, établissant un record pour la série historique avec un volume total de 1.938 millions d’euros, soit 58% du total.
Ils ont également représenté 73% du total des transactions de l’année, bien qu’avec un prix moyen par transaction inférieur à celui des investisseurs internationaux, à savoir 19 millions d’euros contre 38 millions.
Dans ce contexte, les groupes hôteliers ont joué un rôle important, avec 34 transactions d’une valeur de 809 millions d’euros, ce qui constitue également un nombre record d’achats.
Le segment urbain représente 52% du total
Autre détail important des investissements hôteliers de l’année dernière, pour la première fois depuis 2016, les investissements dans les actifs urbains ont dépassé ceux du segment vacances avec 52% du total.
Ainsi, 113 opérations ont été enregistrées dans ce segment contre 66 dans celui des vacances. Colliers souligne également que le segment urbain a également été la cible privilégiée des transactions de terrains et d’actifs en vue d’une conversion à un usage hôtelier.
D’autre part, les transactions individuelles d’actifs hôteliers ont enregistré un investissement de 2.452 millions d’euros, ce qui équivaut à 74% du total investi. En revanche, l’activité de portefeuille a diminué et perdu beaucoup de sa pertinence, avec un poids de 26% par rapport à une moyenne de 42% au cours des 10 dernières années. Malgré cela, 12 portefeuilles comprenant 54 hôtels (7.237 chambres) ont été transigés pour un montant global de 878 millions d’euros.
Les îles Canaries et Madrid en tête des investissements
Par zone, l’investissement a été réparti très uniformément entre les principales destinations touristiques, à l’exception de la Costa del Sol, qui affiche une baisse de près de 53% par rapport à 2023.
Les îles Canaries et Madrid sont en tête des investissements dans leurs segments respectifs, suivies de près par les îles Baléares et Barcelone. Au total, les 5 premières destinations ont reçu 80% des investissements en Espagne.
Pour la deuxième année consécutive, les îles Canaries ont une fois de plus joué le rôle de chef de file en enregistrant 20 transactions d’une valeur de 664 millions d’euros et en atteignant une part de 20% du volume total.
Pour la 3ème année consécutive, Madrid est à nouveau le leader de l’investissement hôtelier urbain, avec 20 transactions et un volume de 611 millions d’euros, suivi par Barcelone, qui a enregistré 21 transactions pour une valeur de 572 millions d’euros.
Aux Baléares, le bilan est tout aussi positif, avec un total de 22 transactions pour un montant de 553 millions d’euros.
La province de Malaga, en revanche, après une année record, a perdu un peu de son importance habituelle, avec 17 transactions d’une valeur de 263 millions d’euros.
En ce qui concerne l’année 2025, Colliers s’attend à ce qu’elle maintienne l’investissement moyen de 3.000 millions et que le segment des vacances redevienne plus important. Dans le domaine urbain, étant donné la rareté des opportunités, il prévoit une augmentation de l’activité dans les conversions et les nouveaux développements, en particulier dans les zones moins centrales.
Source : Idealista