Le troisième plan anti-crise comprend la suppression de la subvention universelle des carburants et le plafonnement à 2 % d’augmentation des nouveaux contrats de location.

Le Conseil des ministres a approuvé le troisième plan anti-crise pour faire face aux effets de la guerre en Ukraine lors de sa dernière réunion de l’année. Après des semaines d’intenses négociations, le PSOE (partie socialiste) et Unidas Podemos (parti d’extreme gauche au pouvoir) ont fait adopter un train de mesures doté de 10 milliards d’euros, qui porte à 45 milliards le total déboursé pour minimiser le coût de la crise énergétique qui touche les ménages Espagnols.

Le chef du gouvernement, Pedro Sánchez, a donc présenter hier ces nouvelles aides, qui pour l’opposition “arrivent tard et ne sont pas à la hauteur”. Malgré les critiques, Pedro Sánchez a défendu les mesures adoptées par l’exécutif “qui ont permis que l’inflation baisse comme dans aucun autre pays européen : quatre points en quatre mois seulement, pour atteindre 6,8 % en novembre “.

TVA sur les denrées alimentaires

L’une des principales préoccupations des ménages au cours des derniers mois a été la hausse des prix de l’énergie qui s’est répercutée sur le prix des denrées alimentaires, avec des augmentations brutales comme celle du sucre (+50,2 %), de l’huile (+31,5 %), du lait (+31 %) ou des œufs (+27 %).

Le gouvernement a décidé de réduire la TVA, d’une manière plus modérée que prévu: de janvier à juin, la taxe sur la valeur ajoutée sera supprimée sur les aliments de base taxés à 4%. Il s’agit du pain, de la farine, du lait, du fromage, des œufs, des fruits, des légumes, des légumineuses, des pommes de terre et des céréales. L’huile et les pâtes passent de 10% à 5%.

D’autres produits taxés à 10%, tels que le poisson et la viande, ne sont pas inclus dans le plan. Cette réduction d’impôt, qui, selon le gouvernement, représentera une économie de 661 millions d’euros pour les familles, sera automatiquement supprimée si l’inflation sous-jacente – qui exclut les produits alimentaires et énergétiques non transformés – tombe en dessous de 5,5 %.

Chèque de 200 euros

Le décret reprend également la demande de Unidas Podemos d’établir un chèque d’aide. Enfin, il sera de 200 euros pour les 4,2 millions de familles qui, selon le gouvernement, gagnent moins de 27 000 euros par an et ont un patrimoine inférieur à 75 000 euros

Logement

Le débat concernant cette partie a généré de grandes tensions entre les partenaires gouvernementaux: alors que la future loi sur le logement est complètement bloquée, l’exécutif va reconduire jusqu’au 31 décembre 2023 la limite de 2% de la hausse des prix des loyers, lorsque les contrats sont liés à l’IPC (l’indice des prix à la consommation).

En matière de logement, le gouvernement prolonge également jusqu’au 30 juin plusieurs mesures promues par de récents décrets-lois royaux dans le cadre de ce que l’on appelle le “bouclier social”, comme l’interdiction des expulsions ou l’expulsion des familles vulnérables de leur logement.

Adieu aux 20 centimes par litre

Neuf mois après sa mise en œuvre, le gouvernement a décidé de mettre fin à la subvention universelle de 20 centimes par litre de carburant, l’une des mesures les plus coûteuses pour les caisses publiques ces derniers mois. La subvention cessera d’être accessible à tous les particuliers, qui, en échange, pourront bénéficier de subventions pour les transports publics dans les régions où elles existent.

Mesures étendues

Le nouveau plan prévoit la prolongation pour six mois d’autres mesures telles que l’extension de la prime sociale, l’augmentation de 15 % du revenu minimum d’existence et des pensions non contributives, ainsi que des réductions fiscales sur les factures d’énergie, la TVA passant notamment de 21 % à 5 %. Les billets gratuits pour les trains Cercanías et Media Distancia destinés aux voyageurs fréquents ont également été prolongés.

Coût budgétaire

Le gouvernement estime que, au total, le coût budgétaire des mesures destinées à atténuer l’impact de la guerre sur l’économie espagnole s’élève à 45 milliards d’euros. Un chiffre qui “fait mal ” aux comptes publics, alors que la réduction du déficit et de la dette publique reste l’un des principaux engagements pris envers Bruxelles dans le cadre du plan de relance qui donne accès aux fonds européens.

Laurence Lemoine

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