Immobilier en Espagne : La révolution des loyers

La location de courte durée prend une place de plus en plus importante dans le marché espagnol de la location immobilière. Cela a une claire influence dans l’évolution des prix de vente et de location conventionnelle.

FORTE AUGMENTATION DES PRIX DES LOYERS:

Il s’est produit une forte augmentation des prix des loyers des locations conventionnelles. Selon pisos.com, le prix du loyer a augmenté de 9,5% en 2016 par rapport à l’année 2015. Selon idealista.com, cette augmentation a été même plus grande : 15,9%, jusqu’à en arriver au prix moyen de 8,2 euros le mètre carré par mois. D’après Fotocasa, la hausse des prix a été inférieure, un 6,7%, mais il s’agit de la hausse la plus élevée de la série historique de cette source. À Madrid, dans les quartiers de Salamanca, Chamberí et Centro, le mètre carré est payé à plus de 15 euros par mois.

Les raisons de cette augmentation sont nombreuses. Tout d’abord, pendant la crise, la location est devenue l’alternative la plus habituelle à l’achat, ce qui a donné lieu à une augmentation de la demande et donc à une augmentation des prix des loyers. Ensuite, la tendance à l’achat de la part des nouvelles générations s’est vue réduite : d’un côté, à cause des conditions de travail et des salaires ; d’un autre côté, à cause de la présence dans le marché immobilier d’immeubles qui vont être hérités par ces nouvelles générations (des générations beaucoup moins nombreuses que celles de leurs parents et grands-parents) et qui se disent donc « quel intérêt d’acheter un immeuble si l’on va en hériter un ? ». En plus, ces nouvelles générations ont changé leur mentalité, à l’heure actuelle 4 espagnols sur 10 ne voient pas la location comme un gaspillage (avant il s’agissait d’une opinion qui faisait presque l’unanimité). À tout cela il faut ajouter le fait que parmi les contrats signés jusqu’en 2012 et 2013 une grande parti d’entre eux ont commencé à arriver à terme en 2015 et 2016 et quand ces immeubles ont été à nouveau donnés en location, ils l’ont fait à des prix plus élevés (grâce à la récupération économique et à l’emploi).

LA LOCATION CONDUIT-ELLE À UNE AUGMENTATION DU PRIX D’ACHAT ?

Selon José Luis Jimeno, de Noteges, l’augmentation des prix des loyers trouve son origine aussi dans l’augmentation du 7,65% qui ont expérimenté  les prix de vente l’année dernière. Cependant, d’après Juan Fernández Aceytuno, c’est l’augmentation des prix des loyers qui produit une augmentation des prix de vente : si le vendeur sait que l’acheteur va obtenir un loyer très élevé en donnant l’immeuble en location, il va très probablement être très inflexible avec le prix de vente, surtout s’il pressent que l’acheteur  ne va donner l’immeuble en location conventionnelle mais en location touristique ou de court séjour, avec laquelle l’on obtient un rendement beaucoup plus important. Selon Eduardo Molet, agent de la propriété immobilière, le rendement obtenu avec la location touristique ou de court séjour peut arriver même à doubler celui obtenu avec la location conventionnelle.

UNE PLUS GRANDE RENTABILITÉ MAIS À UN COÙT DE GESTION PLUS GRAND :

La plus grande rentabilité obtenue avec la location touristique ou de court séjour par rapport à la location conventionnelle nécessite d’un coût de gestion plus grand aussi.

BULLE IMMOBILIÈRE DANS LA LOCATION?

D’Après Fernando Encinar, il n’y aurait pas de bulle car les prix ne sont pas revenus à leurs origines, même pas à leur moyenne historique. Des experts considèrent qu’il n’y a pas de risque de bulle immobilière pour l’instant, mais ils affirment qu’il y a des endroits saturés caractérisés par un manque d’offre et des prix qui ne peuvent pas aller plus loin car ils ont déjà atteint leur limite.

Morillon Avocats

Clara Giroudeau
Clara Giroudeau
Journaliste

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