Pédro Sánchez vient d’annoncé la suppression du « golden visa », ce titre de séjour pour « riches non-européens » qui permet d’obtenir la résidence pour le titulaire et sa famille.

Le gouvernement Espagnol va supprimer ce dispositif qui en réalité ne concerne qu’une faible minorité de personnes puisque depuis son instauration, moins de 12 000 golden visa ont été accordés. Il s’agit donc plutôt d’une mesure symbolique voire politique, qui contente l’aile gauche du gouvernement Sanchez. En pleine campagne électorale basque et à l’approche des élections catalanes, l’exécutif cherche à donner un coup de fouet à sa politique de logement, ce qui se traduit par cette décision. Pedro Sánchez a souligné que la priorité de son gouvernement est de “garantir l’accès à un logement abordable de sorte qu’aucun citoyen n’ait à dépenser plus de 30 % de ses revenus pour avoir un logement décent, adéquat et de qualité”, précisant que la plupart de ces visas sont concentrés dans les villes de Madrid, Barcelone, Valencia, Palma de Mallorca et Alicante où le marché est le plus tendu : “Nous ne voulons pas d’un modèle d’investissement spéculatif” a conclu le président du gouvernement. 

Une analyse qui n’est pas partager par bon nombres de spécialistes, qui estiment que cette mesure est plus symbolique et politique qu’autre chose et qu’elle n’aura pas le pouvoir d’apaiser les tensions existantes actuellement sur le marché immobilier.

Le gouvernement réfléchissait à la question depuis plusieurs mois se demandant s’il fallait supprimer ce visa ou le rendre plus strict, car il considérait que la limite de 500 000 euros n’était plus une barrière élevée dans les grandes capitales espagnoles, où une propriété de ce montant n’est plus considérée comme un luxe. Les groupes parlementaires Sumar et Podemos demandent depuis des mois l’abolition de cette mesure qu’ils considèrent comme injuste, car elle accorde des privilèges aux grandes fortunes uniquement pour des raisons monétaires.

Approuvé en 2013 par le gouvernement PP de Mariano Rajoy, en pleine crise financière et suite à l’éclatement de la bulle immobilière, cette mesure avait pour but d’attirer les investisseurs étrangers à un moment où les grands capitaux se méfiaient de l’Espagne. Depuis lors, les gouvernements successifs ont accordé 11 464 permis de résidence pour des investissements étrangers, selon les données officielles jusqu’à la fin de 2022.

En 2022, après l’invasion russe de l’Ukraine, la Commission européenne avait mis en garde contre ces mécanismes d’octroi de permis de séjour en échange d’argent et a appelé les partenaires de l’UE à supprimer ces modalités qui permettent aux personnes de changer de pays de résidence. Depuis, l’Irlande, le Portugal et la Grèce ont supprimer ou durci l’accès à ces mécanismes.

Laurence Lemoine

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