Entreprises en quête d’un nouvel Eldorado

Face à une crise du marché intérieur, de nombreux entrepreneurs espagnols partent à l’étranger, en quête de nouveaux clients et de solutions de financement. Etat des lieux. « L’Espagne a produit de grands entrepreneurs et d’importantes start-ups », déclarait le 26 septembre dernier Javier Santiso, professeur d’économie à l’ESADE, lors de la dernière rencontre Start-Up Spain. Il balayait ainsi, chiffres à l’appui, l’idée reçue selon laquelle les Espagnols n’auraient pas l’esprit d’entreprise, citant notamment des marques de renom international, telles qu’Odigeo et Privalia qui font partie de dix plus grandes start-ups européennes, mais aussi Letsbonus ou encore Softonic. Pour beaucoup aujourd’hui, le succès passe cependant par l’internationalisation voire l’émigration. «Nous assistons à deux phénomènes différents, explique Javier Santiso, d’un côté ceux qui lancent leur entreprise de zéro à l’étranger, la plupart après avoir obtenu leur diplôme ici, et de l’autre côté, ceux qui ont créé des projets en Espagne et qui aujourd’hui cherchent à partir aux États-Unis, à Londres ou à Berlin, pour conquérir de nouveaux marchés ou parce qu’ils ne trouvent pas de financements ici. La crise accélère ces voies de sortie ». Une décision réfléchie Créer ou déplacer son entreprise à l’étranger n’est toutefois pas automatiquement synonyme de success story. Le choix de la destination doit notamment correspondre au marché recherché. New-York est une plate-forme de choix pour le secteur des médias et de la finance, Londres et Berlin pour un rayonnement européen, et Los Angeles une ville intéressante pour le secteur audiovisuel. Les entrepreneurs qui ont sauté le pas conseillent toutefois de débuter l’activité en Espagne, et de partir avec de l’argent de côté et les reins solides. Car si le financement est plus facile à obtenir dans des pays tels que la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, il faut du temps pour s’y installer puis convaincre des investisseurs. De plus, démontrer la viabilité du projet en ayant déjà des clients en Espagne permettra d’accélérer l’obtention des financements.  ”La crise a créé une sensation de pessimisme, qui amène les entrepreneurs à chercher l’optimisme ailleurs, explique Miguel Diez Ferreira, créateur de l’application Red Karoké, qui a débuté en Espagne avant de partir aux Etats-Unis et au Japon, en plus, de nombreux organismes publics, comme le Spain Tech Center ou les chambres de commerce, encouragent à partir, en donnant même des aides. C’est bien mais il y a un côté pervers: des projets peu préparés et non financés partent à l’étranger et ils échouent“. Si la tendance est au départ, la clé de la réussite se situe toutefois dans la préparation du projet et sa maturation, en Espagne. AC

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