Idealista/news, 8 août 2022

Le coût des matériaux de construction est proche de son pic et entamera une trajectoire descendante progressive au cours des prochains mois, selon les projections du cabinet de conseil CBRE. Cet ajustement progressif des coûts de construction devrait inverser un tiers de l’augmentation enregistrée au cours des deux dernières années, ce qui permettra de retrouver des niveaux d’équilibre à long terme en 2025.

Selon les données récemment publiées par le ministère des travaux publics, en mai, le coût des matériaux de construction était supérieur de 38 % à celui de 2020. Toutefois, l’atténuation des pressions inflationnistes sur les marchés des produits de base devrait commencer à se refléter dans l’évolution des coûts au cours des prochains mois. “La fin de l’escalade des coûts de construction et leur baisse subséquente contribueront à atténuer les conséquences qui pèsent sur le secteur depuis quelques mois, et apporteront de nouvelles opportunités de développement. Nous sommes convaincus que les dépassements de coûts actuels seront entièrement absorbés d’ici 2025”, déclare Joan Pina, directeur des prévisions économétriques chez CBRE.

Impact sur le secteur de l’immobilier

Cette augmentation soudaine des coûts de construction a eu des conséquences importantes sur l’activité du secteur. Dans le cas des nouvelles constructions résidentielles, où le coût des matériaux de construction représente un pourcentage important du coût total, cette augmentation aura un impact sur le prix des logements. Concrètement, on estime une hausse de 6 à 8 points de pourcentage supplémentaires, qui sera répercutée sur le prix final au fur et à mesure de la commercialisation des développements concernés par cette hausse. Pour éviter une détérioration des ratios d’accessibilité au logement et dans la perspective de projets futurs, CBRE recommande de réduire les coûts (par la numérisation et l’industrialisation de la construction) et d’accélérer les procédures de planification urbaine.

La construction non résidentielle est la plus touchée en termes de coûts, car elle est plus intensive en matériaux, avec des hausses de prix plus importantes. En fait, dans ces cas, il y a eu une augmentation moyenne des budgets pour chaque projet de 23 à 28 % par rapport aux niveaux pré-pandémiques. En outre, la pénurie de matériaux a également affecté les calendriers de construction, avec un retard moyen de 2 à 3 mois par rapport à la date d’achèvement initialement prévue.

De même, l’impact sur l’activité s’est manifesté tant dans le processus d’exécution que dans l’étude des travaux. Dans le premier de ces cas, c’est-à-dire les travaux en cours, il a été observé que dans le cas des constructeurs, les bénéfices sont en baisse. Quant aux développeurs, un ralentissement a été détecté dans leurs plans d’affaires, en raison de la tentative de ne pas répercuter le coût supplémentaire des opérations sur le client final. “L’objectif principal de l’entreprise est de réaliser une ingénierie de la valeur du projet afin de rechercher des alternatives aux matériaux ou aux solutions de construction qui ont un impact plus important sur l’augmentation des coûts”, explique Alberto de Frutos, directeur général de Bovis de CBRE.

En ce qui concerne les travaux à l’étude, les budgets augmentent pour couvrir d’éventuelles augmentations imprévues des matériaux, les délais de validité des offres sont réduits (de 6 mois avant la pandémie, à entre 10 et 15 jours actuellement) et les délais d’exécution sont allongés. Les budgets dépassent également les prévisions ; les budgets augmentent de 10 à 25 % par rapport à l’année dernière. “Nous devons rechercher des alternatives contractuelles au modèle de prix fermé, et inclure autant que possible la préfabrication d’éléments et de solutions industrialisées, ce qui permet une plus grande certitude quant aux coûts futurs”, ajoute Alberto de Frutos.

Source Idealista/news