Avec la mise en œuvre des scanners à rayons X 3D dans les aéroports espagnols, il ne sera plus nécessaire de retirer les dispositifs et de transporter séparément les liquides, aérosols et gels.

La nouvelle technologie des scanners à rayons X 3D sera introduite d’ici à la fin de 2023, d’abord dans les aéroports de Madrid-Barajas et de Barcelone-El Prat, les aéroports les plus fréquentés d’Espagne, avec près de 40% des passagers entrant ou sortant du pays réunis. Le prochain sera Palma de Majorque, troisième en termes de trafic, puis elle sera progressivement déployée dans le reste des installations du réseau Aena, afin que les voyageurs n’aient pas à transporter de liquides, aérosols et gels (LAG) dans des sacs transparents dans leurs bagages à main ou à sortir leurs appareils mobiles.

Les scanners de dernière génération utilisent la technologie du système de détection automatique d’explosifs pour les bagages de cabine (EDSCB) qui, grâce à l’utilisation de rayons X, génère des images 3D à haute résolution pour réaliser une inspection détaillée, d’une qualité comparable à celle de l’ouverture directe du bagage.

Les aéroports de Palma de Majorque et de Málaga-Costa del Sol disposeront des nouveaux scanners en 2025 et ceux de Gran Canaria, Tenerife Sur, Lanzarote, Fuerteventura, Alicante, Ibiza, Menorca, Valencia et Bilbao en 2026.

En outre, Aena mettra en place des lignes automatisées pour la gestion des bagages à main (ATRS) qui permettront de séparer les bagages et les valises suspects de ceux qui ne le sont pas, de gérer automatiquement les plateaux et d’inspecter à distance.

Le projet fait partie des investissements inclus dans le Document de Régulation Aéroportuaire (Dora), présenté en septembre 2021, qui prévoit l’incorporation de technologies de pointe dans la gestion opérationnelle des aéroports et l’amélioration de tous les processus de leurs installations.

Le gestionnaire de l’aéroport est, en fait, en train d’exécuter un plan d’action (2018 et 2028) dans lequel il investira 1,170 milliard d’euros dans la sécurité opérationnelle, ce qui inclut l’implantation de nouveaux équipements et de technologies d’inspection dans les filtres de contrôle et de bagages.

Au-delà de l’Espagne

Cette initiative a été annoncée en novembre dernier par le Royaume-Uni pour l’été 2024 et a déjà testée, à titre pilote, dans les aéroports londoniens d’Heathrow et de Gatwick. Elle pourrait également être suivie par l’Union européenne, puisque certains de ses terminaux sont déjà équipés de cette technologie.

Dans l’UE, l’aéroport Schiphol d’Amsterdam et l’aéroport Shannon en Irlande ont mis en place des scanners CT pour améliorer le voyage des passagers. Dans les deux plus grands aéroports allemands, les mêmes scanners ultramodernes seront mis en œuvre dans le cadre d’un projet qui permettra aux passagers de bénéficier d’un contrôle plus pratique et plus rapide de leurs bagages à main dès l’année prochaine.

Munich a déjà annoncé un programme d’expansion de 45 millions d’euros pour 60 nouveaux scanners à bagages et l’opérateur Fraport de Francfort souhaite également installer sept appareils dès le début de l’année.

La limitation des liquides, aérosols et gels dans les bagages à main à des contenants de 100 millilitres dans un sac transparent d’un litre a été introduite en novembre 2006, après qu’un complot terroriste visant à faire exploser une dizaine d’avions en plein vol entre Londres et les États-Unis à l’aide d’explosifs liquides a été démantelé au Royaume-Uni le 10 août de cet été.

Cette règle, censée être “temporaire”, a été prolongée au fil du temps, par des prorogations successives, pour atteindre aujourd’hui 16 ans. Elle est devenue une cause de désagrément pour les passagers et de longues files d’attente aux points de contrôle des aéroports, car de nombreux voyageurs oublient ou ne respectent pas totalement cette règle.