Et le journal Público n’a pas résisté. L’annonce, la semaine dernière, de vouloir poursuivre ses activités uniquement sur Internet en supprimant la version papier inquiète les professionnels du secteur. D’autant qu’une étude parue dans le journal el pais révèle une intensification générale de la crise publicitaire dans les médias traditionnels. Un papier aurait dû paraître lundi. Mais les salariés, face à la mauvaise gestion de l’entreprise et en signe de protestation, se sont mis en grève afin d’empêcher sa dernière parution. Né en 2007, le quotidien Público, qui diffusait à 87 000 exemplaires, avait déjà dû, en septembre, supprimer 20 % de son effectif. L’éditeur Mediapubli, s’était déclaré en janvier en cessation de paiements en raison de la baisse significative des recettes publicitaires. Et selon cette même étude, 2012 ne verra pas la tendance s’inverser. En 2011, le chiffre d’affaires de l’industrie publicitaire a baissé de 6,5% par rapport à l’année 2010. Un résultat relatif à celui de l’année 2003 qui fait craindre 8 ans de retour en arrière en matière d’investissements publicitaires. Toujours selon ce même rapport, ce déficit touche davantage les journaux papiers et les télés locales. Sans grande surprise, Internet s’en sort bien. La télé locale perd 30% de ses revenus publicitaires. En effet, ce rapport révèle que dans les cinq dernières années, les médias traditionnels type presse écrite, radio, télé, ont facturé aux agences près de 2.500 millions d’euros de moins, un chiffre encore jamais atteint. La télévision régionale avec presque 30% de perte de revenus publicitaires est le média le plus touché, suivi par la presse écrite avec 15%. Plus généralement, la télévision, qui représente 40 % de la publicité globale a connu une perte de presque 10% de son chiffre d’affaires. En cause, la crise financière, qui a fait perdre aux organismes publics régionaux 200 millions d’euros d’investissements publicitaires. Aussi, de nombreuses stations ont été condamnées à disparaître. Un manque qui favorise nettement l’essor de la publicité sur Internet avec une progression de presque 13%. Le web, l’avenir de la publicité ? Pas vraiment. Bien que ce secteur affiche un chiffre d’affaire insolent, ce que révèle l’étude est très inégal ; un tiers des recettes publicitaires générées par le web tombe dans les poches du géant Google. I.M