Madrid s’emploie à réglementer l’installation de plates-formes urbaines pour la logistique du dernier kilomètre. Le conseil municipal prévoit d’exiger un rapport sur la mobilité afin de s’assurer que ces installations ne nuisent pas au trafic routier. Le secteur doute de l’impact qu’une nouvelle procédure bureaucratique aura sur le développement de ces actifs.
Cadenadesuministro, 24 mars 2022
La croissance du commerce électronique et la mise en œuvre de réglementations municipales plus restrictives pour l’accès des véhicules polluants poussent au développement de hubs urbains pour fournir un service plus efficace et durable.
Cependant, la mise en œuvre de ce type d’installation logistique a diverses implications, allant de son impact sur le trafic routier aux effets du mouvement intense de marchandises, de véhicules et de personnel sur les résidents.
Depuis l’été 2021, le conseil municipal de Madrid étudie une modification spécifique du plan général d’urbanisme afin de réglementer les utilisations logistiques des terrains urbains dans la ville.
La nouveauté : les rapports de mobilité
Cela permettra d’établir la surface maximale des installations pour ces activités et nécessitera la préparation de rapports sur la mobilité pour la mise en œuvre des pôles urbains.
Cette réforme de la réglementation municipale vise à réglementer l’insertion de nouvelles activités de stockage et de distribution en milieu urbain et, en même temps, à établir des limites à la mise en œuvre et des conditions spécifiques pour cette utilisation qualifiée.
Les réglementations municipales devraient rechercher un équilibre afin que les hubs affectent le moins possible la mobilité dans le tissu urbain et, en même temps, puissent offrir des opérations agiles et efficaces”.
La croissance des livraisons en ligne met en évidence le besoin de micro-hubs urbains pour améliorer l’efficacité des livraisons à domicile, ainsi que la rentabilité de ces services.
Afin de trouver les meilleures solutions pour optimiser la distribution urbaine des marchandises, les autorités municipales de Madrid ont rencontré divers acteurs du secteur et travaillent à une réglementation équilibrée.
Le conseil municipal de la capitale étudie depuis 2019 l’évolution de la distribution, du regroupement et de la répartition des marchandises en milieu urbain.
De même, le règlement étudiera également l’impact de ces plateformes urbaines sur le trafic urbain, l’environnement et le réseau commercial de la ville de Madrid.
Face à ces évolutions réglementaires, il existe une certaine crainte dans le secteur qu’une réglementation trop exhaustive, notamment en ce qui concerne le rapport obligatoire sur la mobilité qui serait exigé à l’avenir, soit un facteur limitant le développement des pôles urbains du dernier kilomètre, alors qu’il s’agit d’un besoin de plus en plus évident.
En ce sens, le fait que ce soient les services de mobilité de la mairie qui émettent le rapport pourrait également impliquer un possible durcissement des exigences auxquelles doivent répondre les hubs, en ne prenant pas en compte les besoins fonctionnels que ces installations ont pour que les opérations logistiques soient agiles et efficaces.
De même, les délais d’émission des rapports de mobilité suscitent des doutes, étant donné qu’une nouvelle procédure bureaucratique supplémentaire pourrait avoir un effet dissuasif.
En outre, le secteur est également conscient que les changements réglementaires auront pour conséquence que les hubs urbains ne pourront pas être installés dans diverses zones de la ville, notamment dans les plus sensibles.
En résumé, la réglementation devra trouver un équilibre entre le droit des résidents à disposer d’un environnement dans lequel ils peuvent se déplacer librement et la nécessité, tant pour le commerce électronique que pour les activités de logistique, de livraison et de distribution, de disposer d’installations urbaines conformes à leurs besoins, afin de pouvoir offrir un service efficace, ordonné et adapté à la réalité économique.
Source Cadenadesuministro