Plus de deux mois après les inondations dévastatrices qui ont frappé les villes du sud de Valencia, l’ensemble des commerces touchés reste en très grande difficulté. Confecomerç, l’organisation patronale des commerçants, lance une campagne de solidarité pour mobiliser la société dans son ensemble et relancer le petit commerce.
À ce jour, de nombreux commerces restent fermés, tandis que ceux qui ont le ré-ouvert peinent à retrouver une activité normale. Face à cette situation préoccupante, l’organisation patronale Confecomerç met en place une initiative solidaire.
Une mobilisation d’urgence pour un secteur sinistré
Rafa Torres, président de Confecomerç, a rappelé l’ampleur des dégâts : environ 8 106 commerces locaux ont été touchés, dont 70 % présentent des dommages graves. « Nous sommes le secteur le plus impacté, non seulement en termes économiques, mais aussi sur le plan humain. Derrière chaque commerce, il y a des familles dévastées », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
La campagne s’intitule « El comercio salva el comercio» ( Le commerce sauve le commerce ), clin d’œil au fameux slogan affiché au lendemain de la catastrophe ‘el pueblo salva al pueblo’ (le peuple sauve le peuple) car au moment du drame, les pouvoirs publics n’avaient pas su s’organiser pour secourir les victimes, mais une marée humaine de volontaires s’était spontanément investie. En réinterprétant cette accroche, les promoteurs de cette campagne cherchent à impliquer toute la société dans cet effort de reconstruction. Cette initiative s’inspire par ailleurs de celle lancée après les inondations historique de 1957 où des timbres de poste permettaient de collecter des fonds. Cette fois, l’idée repose sur la vente de sacs solidaires écologiques, réutilisables et biodégradables : vendus au prix symbolique d’un euro, ils permettront donc de collecter des fonds pour soutenir les commerces affectés.
Une initiative solidaire à l’échelle nationale
Ces sacs solidaires sont déjà disponibles dans plusieurs commerces de Valence, et Confecomerç ambitionne d’étendre l’initiative à l’ensemble du pays. Des discussions sont en cours avec de grandes enseignes pour élargir la portée de cette campagne. En parallèle, les grandes chaînes de distribution sont invitées à y participer en incorporant le slogan de la campagne sur leurs produits ou emballages.
Outre les sacs, les particuliers et entreprises souhaitant contribuer peuvent effectuer des dons via la Fondation CEOE. « Chaque geste compte, et cette campagne permet à chacun de participer selon ses moyens », souligne Rafa Torres.
Des aides publiques jugées insuffisantes
Malgré certaines aides, les commerces des villes affectées par la DANA font toujours face a de nombreuses difficultés : les aides accordées ne couvrent qu’une infime partie des coûts nécessaires à leur relance. « Ouvrir un commerce coûte environ 150 000 euros, mais les aides publiques ne dépassent pas 20 000 euros », déplore Rafa Torres. L’entrepreneur Juan Roig a également apporté un soutien financier de 8 000 euros par commerce, mais cela reste insuffisant face à l’ampleur des besoins.
Les indemnisations du Consorcio de Seguros, bien qu’en cours de traitement, prennent du temps, poussant de nombreux commerçants à envisager une fermeture définitive. « La situation est critique, et il est urgent que l’État prenne ses responsabilités », insiste le président de la Confédération.
Une bataille de longue haleine
Malgré les défis, Confecomerç reste déterminé à mobiliser les acteurs économiques et la société civile pour sauver les commerces touchés.
En attendant, le secteur commercial montre une certaine résilience et compte sur la solidarité de tous pour surmonter cette épreuve. Le commerce valencien, pilier économique et social de la région, entend prouver qu’il est solidaire et acteur de la reconstruction en cours actuellement.
Laurence Lemoine