Valencia amorce une transformation urbaine majeure avec le lancement et la présentation du PAI del Grao (Plan de Actuación Integrada), cet ambitieux projet de réaménagement porté par Valere Reoco, société issue du groupe Atitlan et du fonds britannique Hayfin Capital. D’un montant de plus de 150 millions d’euros, cette opération urbanistique va enfin pouvoir réconcilier la ville avec sa façade maritime en revitalisant les terrains en friche de l’ancien circuit de Formule 1.
En effet, le projet prolonge les grands axes urbains de l’avenida de Francia et du Paseo de la Alameda, assurant enfin une continuité entre le centre-ville et la mer. Le tissu urbain se structurera autour de super îlots mêlant logements, petites places publiques, services collectifs et espaces, avec une volonté affichée d’inclusion sociale et de mixité résidentielle.
Ce nouveau quartier s’étendra sur 380 000 m² et sera composé de 3 204 logements, dont plus de 800 destinés à l’habitat social. La priorité est donnée à la verticalité, avec des tours allant de 20 à 42 étages, pour libérer un maximum d’espace au sol au profit des zones vertes et des équipements publics. L’un des gratte-ciel, culminant à 42 étages, sera le plus haut de la ville, dépassant la tour Ikon de Ricardo Bofill.
Le cœur vert du projet ? C’est le futur Parc du Grao, qui viendra étendre le Jardin du Turia de 16 hectares supplémentaires et de 3 kilomètres de pistes cyclables rejoignant la mer.
Pour renforcer la connexion avec le reste de la ville, plusieurs infrastructures sont prévues : deux nouveaux ponts, la réhabilitation de l’actuel pont Cuc de Llum, ainsi qu’un budget réservé pour le futur enfouissement des voies ferrées de Serrería, un financement demandé au gouvernement espagnol depuis de très nombreuses années.
Sur le plan économique, le PAI prévoit également un pôle tertiaire de 94 000 m² à proximité de la marina, dédié à un nouvel hub technologique, ainsi que 45 000 m² pour des équipements publics comme des écoles, centres médicaux et installations sportives.
Par ailleurs, deux bassins de rétention d’eau, de 6 000 m³, seront construits pour éviter les inondations et gérer l’arrosage des différents espaces.
Ce projet, longtemps considéré comme un serpent de mer, devient aujourd’hui le symbole du Valencia de demain : ouvert, durable, connecté, vert et socialement inclusif.
Les premiers travaux devraient débuter dans deux ans, dès validation finale du plan d’urbanisation.
Laurence Lemoine