La compagnie espagnole, qui pourrait prochainement se séparer de près d’un quart de ses employés , a décidé de changer de stratégie commerciale pour se concentrer sur ses lignes les plus rentables. L’entreprise a dévoilé le 7 décembre dernier son « Plan de Transformation », un changement de politique commerciale par lequel elle affirme pouvoir « récupérer sa rentabilité et assurer son avenir ». Elle a notamment opté pour la suppression de ses lignes les plus touristiques. Les vols pour Athènes, Le Caire et Istambul seront arrêtés courant janvier, tandis que les longs courriers vers Saint-Domingue ou La Havane seront suspendus le 1er avril prochain. « Les lignes que nous arrêtons sont celles qui enregistrent les plus grandes pertes et nous ne pouvons pas les rendre rentables à court terme, expliquait la semaine dernière Rafael Sanchez-Lozano, conseiller délégué de la compagnie aérienne, quand Iberia redeviendra compétitive, nous analyserons la possibilité de les reprendre ». L’entreprise estime que la concurrence est trop rude sur ces lignes et qu’elle préfère augmenter son offre sur ses vols les plus rentables. Les clients ayant déjà acheté leurs billets se verront proposer leur remboursement, ou un vol alternatif via Vueling, Egyptair, Turkish Airlines ou Air Europa. La grève de décembre évitée de justesse Le Plan de Transformation d’Iberia prévoit par ailleurs une augmentation des vols entre l’Espagne et le Brésil, le Mexique, le Chili, l’Équateur, Miami ou l’Amérique Centrale ainsi que davantage de départs vers Londres, Casablanca, Malabo, Dakar et Nuakchot. La compagnie désire également « améliorer son service au sol et travaille actuellement sur d’autres formules qui lui permettront de capter de nouveaux revenus, comme les nouvelles salles VIP des aéroports de Miami et de Buenos Aires ». Des changements qui interviennent un mois après l’annonce d’un plan de restructuration de l’entreprise, qui prévoit 4500 licenciements, soit près d’un quart du personnel, et des baisses de salaires allant jusqu’à 25%. Les syndicats d’Iberia avaient convoqué du 14 au 21 décembre prochain une grève de six jours pour protester contre ce plan de restructuration, selon eux véritable démantèlement de l’entreprise. Suite à une nouvelle réunion hier avec la direction, ils ont finalement décidé de l’annuler, expliquant ne pas vouloir pénaliser les usagers pendant le mois de décembre bien qu’Iberia n’ait aucune volonté de négociation, souhaitant, selon eux, poursuivre son plan de démantèlement. Une nouvelle grève pourrait être convoquée en janvier 2013.