Palma, premier port espagnol à limiter le nombre de navires de croisière à trois par jour

Le nombre moyen quotidien de croisiéristes au cours d’une semaine ne devrait pas dépasser 8.000 touristes.

Hosteltur, 6 mai 2022

Palma de Majorque est officiellement devenu, à partir de jeudi, le premier port espagnol à limiter l’arrivée des navires de croisière touristiques dans son port à un maximum de trois par jour.

Avec la signature de ce protocole d’intention entre le gouvernement des Baléares et les compagnies de navigation touristique, Palma est le deuxième port méditerranéen après Dubrovnik à conclure un accord de ce type pour rendre compatibles le tourisme, la protection culturelle et environnementale de la ville et la coexistence avec les habitants.

Les îles Baléares et les représentants des principales entreprises du secteur du tourisme et de la Cruise Lines International Association (CLIA) ont scellé cet accord selon lequel, jusqu’en 2026, seuls trois navires de croisière par jour pourront coïncider dans le port de Palma, et un seul d’entre eux sera un navire de méga-croisière de plus de 5.000 passagers.

Seulement pendant la saison touristique actuelle, qui est déjà en cours, quatre navires pourront arriver dans la ville méditerranéenne à certaines dates, seulement 18 jours par an. Au total, la moyenne quotidienne de croisiéristes en une semaine ne devrait pas dépasser 8.000 touristes.

Ce protocole d’accord a été signé au nom du gouvernement des Baléares par sa présidente, Francina Armengol, et les représentants des compagnies maritimes au Palacio de Congresos, en face du port des Baléares, en présence du secrétaire d’État au tourisme, Fernando Valdés, du conseiller au tourisme, Iago Negueruela, de la présidente du Consell de Mallorca, Catalina Cladera, et du maire de Palma, José Hila.

Cette signature est l’aboutissement de deux années de négociation pour initier un nouveau modèle dans ce secteur qui vise la durabilité du tourisme de croisière.

L’accord a été conclu en décembre dernier à Hambourg entre le gouvernement des Baléares et le secteur des croisières. Il crée un précédent tant dans le secteur en Espagne que parmi les principales destinations méditerranéennes, en réglementant pour la première fois l’arrivée de grands navires.

“Accord historique”

Le secteur des croisières génère 500 millions d’euros dans les îles Baléares et emploie un peu plus de 4.000 personnes.

Dans son discours, le secrétaire d’État au tourisme a souligné la coopération publique et privée en faveur de ce secteur touristique et également pour préserver la coexistence entre les touristes et les résidents.

Il s’agit d’un accord “historique”, a déclaré M. Valdés, qui a souligné que l’intention est que Palma, premier port de croisière d’Espagne, reçoive un nombre de touristes qui permette des bénéfices économiques et une protection culturelle et sociale.

“Il s’agit de coexister et de rendre possible la coexistence de ceux qui débarquent à Palma, afin qu’ils puissent profiter de cette merveilleuse ville, et de ceux qui vivent à Palma, sans que ses citoyens ne nient la richesse générée par le tourisme”, a-t-il affirmé.

Pour sa part, la présidente des îles Baléares a souligné les “nombreuses années de travail ardu et compliqué” qui ont conduit à la signature de cet accord.

La “clé” de ce protocole d’accord est “l’équilibre” et “la réflexion sur le tourisme d’aujourd’hui et de demain”, a-t-elle déclaré.

M. Armengol a commenté qu'”il est très compréhensible” que les gens veuillent profiter de l’une des plus belles villes de la Méditerranée et qu’il faille éviter l’effondrement de ses zones les plus emblématiques.

La présidente a choisi de garantir l’économie touristique des Baléares et que ses employés disposent d’emplois de qualité, pour lesquels elle a estimé qu’il fallait “éviter la surpopulation”.

“Le tourisme doit également être équilibré pour les résidents, qui ont leurs droits, lesquels doivent être respectés”, a-t-elle déclaré.

Enfin, elle a reconnu que ce type de politique de limites est “controversé”, mais Armengol “les assume afin d’avancer” vers un tourisme durable.

Source Hosteltur