Selon le rapport Moody’s, seule la Lituanie retrouvera cette année, son niveau d’avant Covid. L’Espagne sera le pays ayant le plus de difficultés à retrouver son PIB de 2019.
La pire année de l’histoire contemporaine est peut-être terminée, mais l’incertitude n’a pas disparu pour autant. L’évolution de la pandémie, les nouvelles vagues de restrictions, la lente progression de la campagne de vaccination et la fin de certains plans de relance publics sont les incertitudes qui rendront la reprise de l’Europe « lente, inégale et fragile », selon l’agence de notation Moody’s qui prévoit que le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro augmentera de 4,6 % en 2021, après avoir baissé de 7,7 % en 2020.
La reprise sera assurée par la poursuite de politiques fiscales et monétaires expansionnistes, qui permettront de maintenir les taux d’intérêt à un faible niveau et de garantir l’accès au crédit des entreprises et des ménages.
Moody’s prévoit également que les dépenses privées augmenteront en raison des économies accumulées pendant le confinement, mais alerte que les performances varieront fortement entre les différents marchés, en fonction de l’évolution de la pandémie et de la distribution des vaccins.
Seule la Lituanie devrait retrouver en 2021 son PIB d´avant la crise, alors que les plus grandes économies de la zone Europe (Allemagne, France, Italie et Espagne) devront attendre au moins 2022.
Plusieurs pays, dont l´Espagne, viennent de prendre de nouvelles mesures restrictives et Moody´s prévoit encore de nouvelles mesures : sur le plan économique, l’ Espagne et l´Italie, sont particulièrement exposés en raison de l’importance de leur secteur tertiaire. Un autre facteur qui conditionnera leur reprise, sera la demande du tourisme, qui continuera à baisser en 2021 : le Portugal, la Grèce, Chypre et Malte sont, avec l’Espagne et l’Italie les économies les plus dépendantes de ce secteur.
Concernant l’Allemagne et les Pays-Bas, leur PIB enregistre une baisse limitée à 5% en 2020, que Moody’s explique par les caractéristiques structurelles de leur économie, leurs grands plans de relance budgétaire ainsi qu’à une meilleure gestion de la crise. Selon l’agence, leur PIB devrait augmenter respectivement de 3,8 % et 3,5 %, et retrouveront presque un niveau équivalent à 2019.
Ce qui inquiète, ce sont les mesures de soutiens aux entreprises et particuliers si les aides tels que le chômage partiel ou crédit et allocation diverse ne sont pas reconduites avant qu’une véritable reprise économique ne s’amorce.
« Il y a un véritable risque que les mesures de soutien se retirent avant qu’une reprise durable ne se produise, ce qui entraînera plus de faillites d’ entreprise et augmentera la perte d’emploi » signale Moody’s qui vise l’Espagne, l’Italie, la France, la Grèce et Chypre, particulièrement vulnérables à une augmentation des faillites et à une explosion du chômage car ayant d’avantage de PME.
À ce stade, avec autant d’incertitudes, il est décidément bien difficile de prévoir l’évolution de chaque économie de la zone Euro… Une seule chose reste à peu près certaine : entreprises et particuliers devront s’adapter à cette crise inédite.
Laurence Lemoine