Hôteliers et patrons de presse, nouvelle forme de lobbying

Les magnats de l’hôtellerie sont de plus en plus nombreux à investir dans la presse. Un investissement pas vraiment rentable, mais qui leur donne les clés du quatrième pouvoir.  Eustasio López, propriétaire de la chaîne hôtelière Lopesan est récemment entré au capital de El Español, pure player lancé par le célèbre journaliste Pedro J. Ramirez. Il emboîte ainsi le pas à Francisco Millares, de THB, actionnaire du journal en ligne Mallorca Diario, et à la famille Barceló, propriétaire de El Mundo Baleares. Mais pourquoi ces hôteliers à succès voudraient-il investir dans la presse, l’un des secteurs les plus en crise? Pour peser dans le débat public, répondent à l’unisson les experts de l’industrie du tourisme. Peser dans le débat public Les échecs successifs des lobbies touristiques espagnols poussent les grandes chaînes hôtelières à explorer d’autres systèmes d’influence. Selon le magazine spécialisé Reportur, ces lobbies ont démontré leur criante inefficacité lors du dernier débat électoral entre Mariano Rajoy et Pedro Sanchez qui “ont seulement dédié dix secondes à la première industrie du pays [..] et sans volonté apparente de comprendre la valeur stratégique du premier pourvoyeur d’emplois d’Espagne”. Investir dans la presse, alors que la plupart des entreprises du secteur sont dans le rouge, peut donc rapporter gros aux chaînes hôtelières. Pas en dividendes évidemment, mais elles peuvent faire une plus-value dans la revente et, surtout, gagneront en influence. En intervenant ainsi plus directement dans le débat public, elles espèrent avoir davantage de succès dans leurs demandes et revendications. Et des revendications, les entreprises hôtelières espagnoles n’en manquent pas. Échaudées par la hausse des taxes aéroportuaires et le refus de baisser la TVA touristique par le Partido Popular, qui avait pourtant fait campagne en promettant le contraire, elles comptent bien avoir leur mot à dire dans le débat sur la législation encadrant le secteur de l’économie de partage et l’harmonisation des lois régionales sur le tourisme, très disparates en Espagne. L’Amérique latine suit la même tendance. Olegario Vazquez Raña, propriétaire du groupe hôtelier Camino Real, possède également le groupe médiatique Excelsior.

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