On dirait que certains restaurateurs recommencent à péter les plombs dans la capitale espagnole. Ici, on appelle ça le syndrôme « avant 2007 ». Même si l’Espagne jouit actuellement d’un impressionnant flux touristique (qui d’ailleurs devrait s’accentuer en 2017), il n’en est pas moins que certains cuisiniers recommencent à perdre les pédales, à Madrid comme à Marbella. On trouve par exemple dans le nouveau restaurant de la Castellana, Dani Garcia, un menu à 550€ par personne pour la Saint-Sylvestre. Si encore il s’agissait de pouvoir manger du caviar à la louche, cela pourrait se justifier, mais c’est loin d’être le cas. À ce prix là, les boissons ne sont pas à volonté et le vin proposé est un simple Rioja 2008.
Afficher des menus plus chers qu’à Londres, New-York ou Shanghaï est un peu surréaliste. Néanmoins, il y a apparemment un public pour cela à Marbella, car le restaurant affiche complet. En effet, de nombreux couples de l’Europe du Nord et du Moyen-Orient n’hésitent pas à dépenser des milliers d’euros pour le 31 décembre dans la région la plus ensoleillée d’Europe.
Mais Madrid n’est pas New-York et malgré tout, certains entrepreneurs restaurateurs de la capitale reprennent les habitudes qu’ils avaient juste avant la crise de 2007: ils ne misent que sur l’étranger flambeur qui ne va pas compter le 31! Car 550 euros, c’est 80% du SMIC local. C’est un peu comme si à Paris on vous demandait 1200 euros par personne pour un menu normal avec un bordeaux de 2008..Ridicule.
La gatronomie n’est pas le seul thermomètre de cette frénésie, que l’on retrouve dans le secteur immobilier. Là aussi, les prix dans le luxe atteignent des sommets rarement égalés.
De plus en plus, on dépasse les 15 000€ le m2 pour un hébergement de luxe. Espérons que l’Espagne saura maîtriser sa reprise économique et son potentiel de création de richesses.
Pour le moment et depuis trois ans, les prix montent en flèche et le nombre de touristes ne cesse de croître, mais il existe sur un plan international un seuil à ne pas dépasser et 550€ par personne pour un dîner n’est pas l’image que l’Espagne a donné jusqu’à présent.