Elle était attendue, elle est désormais, de l’avis des professionnels du marché, en train de se concrétiser. Les professionnels du secteur immobilier, comme Thierry Bougeard, directeur général Espagne du secteur investissement de BNP Paribas Real Estate, s’en réjouissent: « depuis l’automne 2012, on note un regain d’intérêt des investisseurs étrangers qui avaient délaissé l’Espagne depuis 5 ans et qui reviennent en force, pensant que les prix ont suffisamment baissé pour en profiter. Une des caractéristiques est que le profil d’investisseurs est variable. On trouve aussi bien des institutionnels que des investisseurs particuliers de toutes provenances (France , Russie, Chine, Pays Arabes, énormément de Latino-Américains). En ce qui concerne les produits recherchés, là encore c’est très hétérogène: locaux commerciaux en rentabilité, bureaux ou résidentiel à transformer en appartements touristiques. » Les français ne sont pas en reste, comme nous l’indique Virginie Molinier, associée du cabinet M&B avocats, spécialisé dans l’accompagnement des investissements étrangers en Espagne, « Nous conseillons des SCPI et SIIC françaises qui investissent dans des locaux commerciaux ou d’habitation, ainsi que dans les bureaux. Un avantage pour les investisseurs réside en la législation des baux commerciaux, infiniment plus favorable aux propriétaires qu’en France. De plus, une réforme a récemment facilité et accéléré les procédures d’expulsion des locataires mauvais payeurs, ce qui donne un confort supplémentaire aux propriétaires. Enfin, le régime fiscal de la structure espagnole correspondant aux SIIC françaises a été nettement amélioré depuis le 1er janvier 2013, ce qui va favoriser l’investissement institutionnel. » Si les produits situés dans des zones de seconde catégorie représentent un moindre retour sur investissement, Olivier Champredon d’AnguloManagement note que « les locaux commerciaux Prime des grandes villes maintiennent leurs loyers que leur taux d’occupation (proche de 100%) car de nombreuses enseignes guettent ces axes depuis parfois de nombreuses années, et profitent de la crise pour s’y installer. » Au niveau des particuliers, Virginie Molinier témoigne: « au cours de la dernière année, nous avons assisté à une demande en très forte croissance d’achat d’appartements ou de villas de la part de cette clientèle, tant dans l’acquisition de résidences secondaires, près des côtes, que dans des produits urbains. Dans ce type de transactions, en Espagne, l’avocat joue le rôle du notaire français: il veille à la conformité de l’immeuble avec la législation applicable, et rédige et négocie le contrat. » Les particuliers sont souvent motivés par une volonté d’investissement, car les prix sont très compétitifs. Olivier Champredon, indique que « depuis le début de la crise, on a noté une baisse globale de l’ordre de 30% du marché résidentiel espagnol, même si l’on observe des baisses de plus de 50% dans certaines localisations (périphérie des villes moyennes comprenant une sur-offre flagrante, résidences secondaires…. » En résumé, le marché immobilier donne des signes de reprise évidents. Cette reprise, si elle perdure, pourrait bien provoquer une inversion de la tendance à la baisse des prix. Alors, si l’immobilier en Espagne vous tente, il ne faut pas trop tarder!