Baisse réelle des coûts salariaux de 7% depuis 2010 en Espagne

La vigueur retrouvée du secteur extérieur espagnol est principalement due à l’ajustement des coûts salariaux dans la crise, un ajustement brutal qui a presque fait récupérer en trois ans la compétitivité qui manquait au pays depuis le début des années 2000. Un rattrapage permis par la contraction des salaires, couplée à une réduction des effectifs dans de nombreux cas. En somme, une productivité relancée à marche forcée face à la crise globalisée que traverse le pays. Ainsi depuis 2010, il apparaît que le coût du travail a chuté de 7,1% depuis 2010 en Espagne (en valeur réelle, prise en compte de l’inflation), là où il a progressé de façon générale en Europe. En nominal, les années 2011 et 2012 parlent d’elles même : en Espagne les coûts salariaux ont respectivement chuté de 1,4% et 3,4% alors qu’ils ont grimpé de 0,9% et 1,6% dans la zone euro. Mais le phénomène n’est pas homogène et reste différencié selon les secteurs. L’impact le plus fort a été ressenti dans les secteurs non-marchands, particulièrement l’éducation, les services sociaux et la santé, en grande partie avec la suppression de la prime de Noël. Mais ils ont vite été suivis par un ajustement tout aussi violent dans les sphères de la finance et de l’immobilier. De plus cette tendance s’explique non seulement par la baisse directe et concrète des salaires, mais aussi par le ralentissement des augmentations de salaires, qui se situaient en moyenne autour de 3,6% en 2008 contre 1,2% l’année passée. Aujourd’hui il apparaît donc que cet effort colossal consenti par l’économie espagnole doit être complété par une recrudescence de la productivité effective. Il ne s’agit pas uniquement de baisser les prix, mais aussi de retrouver une compétitivité laborale de façon générale, avec des produits et services de meilleure qualité. Sans cela, la croissance extérieure va s’éteindre. Mais le pays est déjà en bonne voie à ce sujet et les chiffres de la Banque d’Espagne sont tout autant révélateurs : la productivité totale de l’économie espagnole aurait augmenté de 2,2% en 2011 et de 3,2% en 2012. Parallèlement, la productivité de la zone euro aurait connu une croissance de 2,1% et 1,7%, respectivement.

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