Christophe Sougey de Funès, candidat pour la 5ème circonscription des Français de l’Etranger

Christophe Sougey de Funès réside depuis 38 ans Espagne. Ancien Consul honoraire de France à Séville et entrepreneur, il décide de participer aux législatives partielles prévues à la rentrée. Rencontre.

1-Vous vivez en Espagne depuis plusieurs décennies, quel est votre track record sur la péninsule et plus particulièrement l’Espagne?

Marié à une Espagnole et père de trois enfants franco-espagnols, je vis en Espagne depuis 1987. Après une formation en école de commerce et un master en administration des entreprises, j’ai débuté ma carrière à BNP España, puis chez Cetelem à Madrid.

Depuis plus de 35 ans, je suis entrepreneur à Madrid et à Séville. J’y ai repris progressivement plusieurs PME et lancé des startups, avec des réussites… et quelques échecs. Ces expériences m’ont permis de comprendre très concrètement les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs français à l’étranger : fiscalité, financement, mobilité, contraintes liées à l’expatriation, ainsi que les difficultés de la gestion quotidienne des PME.

Parallèlement à mon activité professionnelle, je me suis engagé dans la vie institutionnelle et économique franco-espagnole dès 1998 :

  • Administrateur pendant 27 ans et vice-président de la CCI France-Espagne sous la présidence de Sara Bieger,
  • Fondateur et président de la délégation de la CCI en Andalousie occidentale, impulsée initialement par le président Domingo San Felipe,
  • Membre du conseil d’administration de Diálogo, association pour l’amitié hispano-française, placée sous la présidence d’honneur de S.M. le Roi d’Espagne et du Président de la République française,
  • Conseiller du Commerce Extérieur de la France.

En 2019, à la suite de la fermeture du consulat général de France à Séville, j’ai été nommé consul honoraire pour l’Andalousie occidentale, poste que j’ai occupé jusqu’en 2024, durant cinq années très denses.

Je suis également membre de la Réserve citoyenne du ministère des Armées, avec le grade de Commandant ad honores. Cette mission consulaire m’a permis de collaborer étroitement avec nos militaires, gendarmes et policiers, à qui je rends hommage pour leur engagement.

2-Pourquoi décider de participer à ces législatives? Comment voyez-vous le rôle du mandat de député?

La frustration et le ras-le-bol sont profonds après huit années de macronie, chez nos compatriotes d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco : Les ravages causés par ces gouvernements, mêlant assemblage et opportunisme politique, les heurtent profondément. Mais ce n’est pas tout. Beaucoup, comme moi, sont choqués de voir des bandes de voyous défier et agresser nos policiers, gendarmes, enseignants, pompiers, personnels de santé, commerçants, fonctionnaires, nos aînés et nos familles — sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise à leur encontre.

Nous constatons aussi le recul de la France dans tous les classements européens et mondiaux, sur tous les indicateurs de performance économique, culturelle et sociale. Macron a détruit des pans entiers de notre économie — aujourd’hui en récession — alors que ces mêmes secteurs prospèrent ailleurs en Europe : les services, le BTP, l’agriculture biologique, les petits agriculteurs, l’industrie manufacturière… 

En revanche, sur la dette, la France figure parmi les « meilleurs ». Macron a prouvé qu’il sait être généreux… avec l’argent des autres comme c’est souvent le cas pour les gauchistes !

Sur le terrain consulaire, que je connais bien, je constate que les services de proximité ne répondent pas aux attentes de nos compatriotes. Les consulats généraux d’influence manquent de moyens humains et informatiques, avec des compétences administratives fortement limitées. Les consuls honoraires, pourtant proches et engagés, ne peuvent légalement agir sur de nombreux sujets. Il ne reste donc que les consulats généraux, souvent éloignés géographiquement et sous-dotés.

Je constate également que les droits des Français sont trop souvent bafoués par certains gouvernements autonomes en Espagne, ainsi que par le gouvernement central. En tant que parlementaire, habitué à traiter avec les hauts responsables des institutions nationales et locales, je souhaite interpeller ces autorités au titre de la diplomatie parlementaire pour que nos compatriotes ne soient pas relégués derrière des citoyens extracommunautaires en Espagne dans l’accès aux soins, la reconnaissance des diplômes, les aides sociales, le soutien aux entrepreneurs, aux associations et aux projets culturels.

C’est sur la base de ces constats que j’ai décidé de me présenter à cette élection.
Pour permettre aux électeurs de dire STOP à Macron, de ne pas lui offrir un siège de député de plus, et de me permettre d’agir pour recentrer l’action consulaire sur les attentes réelles de nos compatriotes, quelle que soit leur condition sociale ou économique, dans tous les pays et toutes les régions — en métropole comme dans les îles de la péninsule ibérique.

3-Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens?

Ma candidature est soutenue par mon parti, Les Républicains, qui m’a confié l’investiture le lundi 28 juillet pour la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger — couvrant l’Espagne, le Portugal, l’Andorre et Monaco.

Les Républicains seront présents dans les trois circonscriptions invalidées le même jour avec trois investitures : celle de Michel Barnier, ancien Premier ministre, pour la 2ᵉ circonscription de Paris, et celle de Bernard Pécou pour la 2ᵉ du Tarn-et-Garonne et la mienne.

Je bénéficie du soutien actif des sénateurs LR des Français de l’étranger, MM. Le Gleut et Frassa, ainsi que des responsables LR dans chacun des pays de notre circonscription : Yohann Castro au Portugal, Laurent Goater au Portugal, Christophe Combes en Andorre et Christophe Pisciotta à Monaco. De nombreux adhérents LR ou sympathisant de centre droit, des élus des conseils consulaires, ainsi que des responsables associatifs — dans les domaines de la bienfaisance, de l’économie et des échanges culturels — m’ont également apporté leur appui. Je leur en suis très reconnaissant.

Ma candidature est bien entendu soutenue par notre président, Bruno Retailleau, dont le projet politique est clair et me guide : revenir à une ligne conservatrice et d’autorité, centrée sur le renforcement de l’ordre, de la sécurité, de notre défense et de l’identité nationale. Comme lui, je défends une droite assumée, qui valorise le travail, prône la réduction de la dépense publique, le retour à un libéralisme économique, et refus de tout “compromis mou” avec le macronisme.

Je suis également très reconnaissant à Laurent Goater, qui a accepté d’être mon suppléant. Président du Conseil consulaire au Portugal, il est une figure centrale de l’écosystème franco-portugais, en lien quotidien avec nos compatriotes, notre ambassade et les associations locales. Son engagement à mes côtés est précieux.

Enfin, notre équipe de campagne est complète, mobilisée et déjà active dans chaque pays de la circonscription, notamment dans les principales régions où résident nos compatriotes. Elle est composée de femmes et d’hommes connus et reconnus localement, installés depuis longtemps, appréciés pour leur disponibilité, leur écoute et leur engagement. Ce sont des personnes de confiance, impliquées dans la vie associative, économique ou sociale, qui accompagnent nos compatriotes au quotidien avec générosité.

4-En tant qu’ancien consul honoraire, quelle est votre expérience dans cette mission? 

Tout d’abord, je souhaite reconnaître haut et fort la qualité, l’implication, la disponibilité des consules et consuls honoraires que j’ai connus durant ces cinq dernières années et qui résolvent au quotidien de multiples situations extrêmement compliquées pour nos compatriotes, en toute discrétion et efficacité. C’est un véritable actif très souvent apprécié des diplomates en poste, mais qui est quelquefois malheureusement dédaigné, quelquefois, par certains d’entre eux. C’est dommage car les CH sont le relais local, le premier point d’accès aux services spécialisés lorsqu’une urgence se produit, sur de très nombreuses missions et sur l’organisation de visites constantes de diplomates ou de délégations. C’est aussi la partie visible de l’iceberg pour les autorités locales qui nous appellent spontanément lorsqu’ils ont des besoins urgents.

Mon numéro de téléphone portable a donc toujours été public et je souhaitais être disponible au téléphone, par WhatsApp ainsi que sur les réseaux sociaux, pour répondre immédiatement aux plus de 1 000 urgences traitées en cinq ans, et aux plus de 14 000 courriels reçus chaque année. Malgré les limitations administratives et le manque de moyens, j’ai eu à cœur d’organiser, tous les ans, sans aucun budget de l’ambassade, des commémorations de l’Armistice du 11 novembre ou du 14 juillet pour plus de 300 personnes, grâce à l’aide des entreprises sponsors, plus les scrutins, les commissions de bourse, organiser les réunions lors des visites des membres de l’ambassade, plus de 180 réunions avec les autorités et 1250 démarches programmées chaque année (remises de titres, signatures de procurations, certifications de signatures etc).

En étant disponible et en informant rapidement nos concitoyens, l’indice de satisfaction de mon agence consulaire a progressivement atteint l’un des plus hauts d’Espagne sur Google Maps, avec de très nombreux commentaires positifs ce qui a aussi attiré les compatriotes de Malaga dont l’agence consulaire n’était pas ouverte en période de congés. 

Faire le job, quand on a une aire de compétence comme celle dont je m’occupais et qui représente une superficie de cinq fois la Corse avec les provinces de Séville, Cordoue, Huelva et Cadix, avec plus d’un million de touristes tous les ans, cela coûte de l’argent sur le budget familial car la plupart des frais ne sont pas pris en compte et c’est aussi un important sacrifice : ma famille et moi n’avons pas pu prendre plus de trois ou quatre jours de congés consécutifs chaque année, pendant cinq ans.

Cette expérience reste néanmoins inoubliable car aider la personne dans le besoin, l’étudiant bloqué par la COVID, la jeune adulte qui vient d’être violée, le mari d’une défunte en plein voyage de plaisance, trouver urgemment des fonds pour une personne en situation extrêmement précaire, intervenir pour aider des musiciens ou des entrepreneurs qui ont besoin d’un conseil, aider des personnes âgées à réaliser des démarches dématérialisées sur internet, ou participer à des escales de bâtiments de la Marine Nationale à Cadix ou sur le Guadalquivir à Séville, tout cela reste très gratifiant.

Je tiens ici à remercier l’aide constante reçue des associations ou clubs de Français qui m’ont beaucoup aidé : Séville Accueil, UFE, Cercle Eiffel, CCI, FLAM La France ô si, French Business Club Andalousie, Association Nationale des Membres de l’Ordre National du Mérite Français en Espagne etc

Un travail de fond sur la mission des consul honoraires, sur leurs moyens, sur les délégations de compétence doit être effectué avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères afin de contribuer à l’amélioration des services consulaires de proximité réservés aux résidents français et aux compatriotes de passage.

5-Les priorités de votre mandat?

Je travaillerai, entre autres, sur les points suivants :

  • La politique et l’opposition à Macron et un retour vers les valeurs promues par LR et Bruno Retailleau: renforcement de l’ordre, de la sécurité, de notre défense et de l’identité nationale en défendant une droite assumée, qui valorise le travail, prône la réduction de la dépense publique, le retour à un libéralisme économique, et refus de tout “compromis mou” avec le macronisme
  • Être le défenseur et l’avocat des Français d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco concernant les services consulaires de proximité qui doivent être repensés en profondeur (notamment et entre autres concernant les demandes de cartes nationales d’identités et le rôle primordial des consuls honoraires qui sont en première ligne d’action, localement), les critères d’obtention de bourses (il faut immédiatement éliminer le critère d’exclusion concernant la résidence principale).
  • Inscrire à l’Assemblée nationale le projet de loi voté au Sénat à l’unanimité, proposé par le Sénateur LR Ronan Le Gleut, concernant la création d’un fonds d’urgence pour les Français de l’étranger victimes de catastrophes naturelles, d’évènements politiques majeurs, et de crises sanitaires graves.
    Ce fonds aurait pu aider nos compatriotes victimes de la Dana à Valence en quelques semaines s’il avait été voté.
  • Faire valoir les droits de nos compatriotes auprès des autorités nationales de chaque pays et locales afin qu’ils ne soient pas relégués derrière des citoyens extracommunautaires dans l’accès aux soins, la reconnaissance des diplômes, les aides sociales locales, le soutien local aux entrepreneurs, aux associations et aux projets culturels.
  • Je souhaite également m’impliquer dans des sujets qui me tiennent à cœur et qui concerne l’emploi des jeunes Français mais aussi le retour simplifié, administrativement et fiscalement, vers les activités professionnelles souhaitées par les Seniors dans notre circonscription.

Travailler en profondeur sur l’harmonisation fiscale, notamment de nos retraités en Espagne est un sujet crucial, en coordination avec les autorités parlementaires et fiscales locales.

Vous êtes aussi entrepreneur, quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent entreprendre, investir en Espagne?

L’Espagne est un grand pays où il fait bon entreprendre, malgré les politiques sociales et fiscales dévastatrices mises en œuvre par Pedro Sánchez et ses alliés parlementaires d’extrême gauche.

Aux entrepreneurs français qui souhaitent s’installer ou développer leur activité en Espagne, je recommande vivement de se rapprocher rapidement des deux CCI Chambres de Commerce et d’Industrie françaises, à Madrid et à Barcelone, ainsi que de leurs délégations dans les principales villes. Ils y trouveront un accompagnement précieux pour catalyser leurs projets, des conseils pratiques et un réseau solide.

Je les invite également à entrer en contact avec les nombreux groupes et clubs d’affaires qui promeuvent les échanges, le partage d’expérience et l’entraide. Ces réseaux constituent, avec les CCI, la véritable colonne vertébrale du soutien aux entrepreneurs français en Espagne.

Je pense notamment à :

  • La Peña,
  • Le réseau français Proteine, présent aussi en Espagne (Proteina España)
  • Le French Business Club d’Andalousie et de la Costa del Sol,
  • Le réseau Smart Meeting, très actif dans les îles Canaries,
  • Le Cercle Eiffel à Séville,
  • Le Club Mazette.

Ces structures, animées par des bénévoles engagés et des professionnels expérimentés, sont des relais essentiels pour réussir son implantation, développer son activité et s’intégrer dans le tissu économique local.

Par Philippe C. pour LCE