1ère conférence “Femme, paix et sécurité” organisée par Mujeres Avenir au sujet d’une résolution des Nations Unies

Cette intervention a eu lieu lors de l’événement “Femmes, paix et sécurité” organisé en collaboration avec l’organisation espagnole Women In International Security (SWISS), à l’occasion du 23e anniversaire de la résolution 1325 des Nations unies. Elle a souligné la nécessité d’introduire la perspective de genre dans l’approche des conflits armés, ainsi que dans leur prévention et leur résolution.

Madrid, le 18 octobre 2023 – L’association d’amitié franco-espagnole Mujeres Avenir, en collaboration avec l’association espagnole Women in International Security (SWIIS), a organisé la première conférence ” Femmes, Paix et Sécurité “, dans le but d’analyser l’importance de la mise en œuvre de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité, né de la Résolution 1325 des Nations Unies, de promouvoir le leadership féminin à des postes de responsabilité et de mettre en avant le rôle des femmes en tant que bâtisseuses d’une culture de la paix plus inclusive et plus durable.

Marie-Christine Lang, consule générale de France en Espagne, et Rebeca Ávila, présidente exécutive de Mujeres Avenir, ont ouvert l’événement en rappelant que le 31 octobre marque le vingt-troisième anniversaire de l’approbation de la résolution 1325 des Nations unies, qui a donné naissance à l’Agenda pour les femmes, la paix et la sécurité.

La présidente exécutive d’Avenir Women a souligné que “le contexte actuel rend plus nécessaire que jamais la mise en œuvre de cet agenda et la résolution 1325 est la première à reconnaître l’effet disproportionné et unique que les conflits armés ont sur les femmes et les filles et le rôle clé des femmes dans la prévention, la résolution des conflits, la construction et la consolidation de la paix”.

Marian Caracuel, directrice de SWIIS, a souligné la nécessité d’une “plus grande présence féminine dans les négociations de paix“. “Ce mois-ci marque le 35e anniversaire de l’arrivée des femmes dans les forces armées et nous devons en être fiers, mais nous ne devons pas oublier que nous vivons des situations de guerre aux conséquences terribles pour les citoyens et qu’il est important de se concentrer sur la sécurité de la population civile”, a déclaré Mme Caracuel.

Mme Ávila a ensuite ouvert la table ronde intitulée “Les femmes, la paix et la sécurité”, en rappelant que l’ONU a émis de nombreuses résolutions exhortant les pays membres et la communauté internationale à respecter leurs engagements et à mettre en œuvre l’Agenda.

La conférence, animée par Eugenia Hernández, directrice de l’UNINT, l’unité d’analyse de l’intelligence de l’École d’intelligence économique et de relations internationales de l’UAM, a été suivie par Hélène Conway, ancienne ministre française et sénatrice des Français de l’étranger, Gaëlle Lecomte, représentante des Français de l’étranger, et Julia Borque Sierra, de la direction générale de la communication du bureau du Parlement européen en Espagne.

Eugenia Hernández a commencé la réunion en rappelant que la résolution 1325 avait réussi à susciter une prise de conscience et un consensus général sur la perspective de genre en tant qu’élément essentiel pour contribuer à la paix et à la sécurité internationale.

C’est précisément dans ce sens que l’ancienne ministre française Hélène Conway a voulu souligner l’importance de la résolution 1325, “parce que 70% des victimes civiles en temps de guerre sont des femmes“. Mme Conway a souligné le fait que les effets des conflits sur les femmes se prolongent même lorsque la paix est revenue, “parfois avec des grossesses forcées qui provoquent l’expulsion de leur propre communauté”. Elle a également souligné l’importance de l’éducation des filles et des femmes après un conflit. “Il y a des groupes, comme les Talibans, qui ont un intérêt particulier à priver les filles d’éducation et c’est une forme moderne d’esclavage, parce qu’ils les empêchent d’être autonomes et, d’une certaine manière, les privent d’une partie de leur citoyenneté”.

En ce sens, l’ancienne ministre et sénatrice française a souligné que la résolution 1325 “représente un changement significatif dans la manière d’aborder la prévention et la résolution des conflits, en promouvant l’égalité et l’autonomisation des femmes”. En fait, elle a réaffirmé son appel à faire participer davantage de femmes aux processus de paix afin qu’elles apportent un point de vue différent. “Au Rwanda, par exemple, les femmes ont été impliquées dans la planification de la reconstruction de la paix et il a été observé qu’elles s’engageaient à donner la priorité à l’éducation, ce à quoi les hommes n’accordaient pas autant d’importance.

Gaëlle Lecomte, pour sa part, a souligné l’importance de la déclaration pour la reconnaissance du droit des femmes à participer, sur un pied d’égalité avec les hommes, à la promotion et à la construction de la paix, et a insisté sur leur contribution effective à la réalisation et à la consolidation d’une paix durable et soutenable.

Une vision partagée par Julia Borque Sierra, qui a également apporté son point de vue et fait remarquer qu’actuellement, avec la présidence espagnole du Conseil, l’inclusion des femmes a été grandement favorisée. Elle a d’ailleurs souligné les propos de la ministre de la Défense, Margarita Robles, qui a déclaré que “les conflits dans le monde ne seront pas résolus sans une plus grande participation des femmes“.

Cette résolution jette les bases et crée un précédent pour l’introduction de la perspective de genre dans la politique de défense et la boussole de l’UE “, a fait remarquer Mme Borque, qui a également parlé du projet ” Dónde están ellas “. “Il s’agit d’une initiative du bureau du Parlement européen en Espagne, qui vise à rendre les femmes visibles dans les groupes d’experts”, a-t-elle expliqué. “Nous avons actuellement plus de 180 signataires qui se sont engagés à accroître la participation des femmes expertes dans les événements publics, à éviter les panels composés uniquement d’hommes et à rendre compte du nombre d’hommes et de femmes parmi leurs orateurs”, a-t-elle ajouté.

L’événement, qui s’est déroulé au Genoa Financial Club, était parrainé par BNP Paribas, partenaire bienfaiteur de Mujeres Avenir.