Une nouvelle mesure pour limiter les locations touristiques.
Fin avril, la mairie de Madrid a annoncé qu’elle suspendait l’octroi de nouvelles licences pour les logements touristiques. Aujourd’hui, elle va plus loin et assure qu’elle interdira la transformation de locaux commerciaux en logements à usage touristique (VUT). C’est ce qu’a déclaré ce mardi le maire de la ville, José Luis Martínez-Almeida. Toutefois, il autorisera l’utilisation de ces locaux à des fins résidentielles, à condition qu’ils ne soient pas situés dans des zones commerciales. L’association des logements touristiques, Madrid Aloja, a exprimé son inquiétude quant à la situation de ceux qui avaient déjà entamé des procédures pour de telles conversions.
Le maire a déclaré que le gouvernement municipal travaillait sur la nouvelle réglementation qui régira le logement touristique et qu’il s’attendait à ce qu’elle soit prête d’ici juin 2025.
« Il s’agit d’un processus complexe d’un point de vue administratif et, en même temps, il doit être soumis à l’approbation de la Communauté de Madrid. C’est pourquoi nous sommes convaincus qu’il sera prêt en juin », a-t-il déclaré.
Lors de la séance plénière qui s’est tenue au palais de Cibeles, José Luis Martínez-Almeida a également précisé que depuis avril dernier, 176 sanctions d’une valeur de 30.000€ ont déjà été imposées dans la capitale espagnole à des logements touristiques illégaux. Il a également précisé que des dizaines de sanctions d’une valeur de 60.000€ étaient déjà en cours de traitement.
Des données qui indiquent que « ces montants sont déjà dissuasifs. Cela ne vaut plus la peine d’avoir un logement touristique illégal dans la ville de Madrid car le montant des amendes est bien plus élevé que la rentabilité des logements », a-t-il souligné.
Incertitude chez les gestionnaires de locations de vacances
Madrid Aloja, l’association des gestionnaires de locations de vacances de la Communauté de Madrid, a signalé dans un communiqué que la proposition du maire de Madrid « concernant l’interdiction de la transformation de locaux commerciaux en immeubles à usage touristique (IUT) génère de l’incertitude pour ceux qui ont entamé des procédures dans le cadre de cette réglementation et qui ne les ont pas achevées ».
Elle souligne que, dans ce sens, « la réglementation actuelle est déjà restrictive en limitant l’activité à l’accès indépendant ». Madrid Aloja considère que « la mairie devrait présenter des données à l’appui de ce type de décision : les nuisances générées, une enquête réelle sur la coexistence entre voisins qui vivent avec des VUT, une étude sur l’impact réel des logements touristiques sur le prix des logements par rapport à l’effet de l’augmentation exorbitante de la population, des données européennes sur les nuitées, les réservations et les visiteurs ou la contribution économique des logements touristiques à la ville de Madrid, entre autres ».
« Sachant que la demande va se maintenir, il semble que ces décisions visent une offre unique de bâtiments complets que seuls les fonds d’investissement ou les grandes fortunes seront en mesure d’acquérir », déclare Madrid Aloja.
« Elle n’offre pas, pour le moment, d’alternatives à l’offre actuelle ni aux touristes qui demandent ce modèle d’hébergement, qui génère plus de 2.200 millions d’euros par an et 900.000 réservations dans la capitale ».
Madrid Aloja insiste sur « la nécessité d’un cadre réglementaire clair et équitable qui établisse un équilibre entre les intérêts de l’ensemble du secteur touristique, le développement de l’activité et les attentes et besoins de Madrid et de tous ses citoyens ».
Source : Hosteltur