Alors que la pandémie a obligé des millions d’ employés à travailler en ligne, la progressive sortie de crise, leur permet maintenant de choisir leur cadre de vie tout en travaillant à distance : peu importe le nombre de kilomètres entre l’entreprise et son salarié, le télé-travail s’est rapidement imposé aussi bien dans les grandes multi-nationales que dans les PME. La journaliste Laurence Lemoine, expat depuis 20 ans, et basée à Valencia, nous donne son feedback.
14/01/22
En quoi la pandémie a-t-elle changé la donne en matière de mobilité internationale ?
Nous avons par exemple des clients qui nous ont contactés depuis le Texas, expliquant que la multinationale qui les emploie, leur propose de continuer en ligne tout en maintenant leur salaire…Du coup, ils ont décidé de venir s’installer en Espagne… Des cas comme celui-là, nous en avons de plus en plus ! Et puis, il y a tous ceux qui avaient envie d’expatriation avant la pandémie et qui ont accélérer leur projet grâce au télé-travail ou par peur de ne jamais pouvoir le faire ! L’internet à haut débit permet de travailler, mais aussi de maintenir les relations familiales et amicales et du coup, s’expatrier loin de chez soi, est de plus en plus facile et normal.
L’Espagne peut bénéficier de ces mouvements de travailleurs nomades ? En quoi est-ce son intérêt ?
Bien sûr que l’Espagne peut et surtout doit profiter de cela ! C’est son intérêt, car cela lui permet d’accueillir une population nouvelle, souvent jeune et formée, ayant un pouvoir d’achat élevé : ces familles qui s’installent, ce sont ce que j’appelle des ¨touristes permanents, c’est-à-dire des consommateurs qui paient des loyers, des écoles, des restaurants toute l’année et qui font tourner l’économie. Il y a aussi un apport culturel intéressant dès lors que ces populations s’intègrent à la société espagnole.
La bureaucratie et la pression fiscale semblent être un frein parfois, la future loi dite “startup” ne devrait pas mettre fin aux problèmes rencontrés par les candidats à l’expatriation ?
C’est vrai que s’installer ici peut faire un peu peur si l’on pense aux différentes formalités administratives… Même chose pour la pression fiscale qui n’est pas toujours avantageuse même si on la compare à de la France pourtant réputée pour ses impôts élevés ! Mais, justement, on attend les décrets d’application de la toute récente loi dite “start-up” votée il y a quelques mois, pour réduire la bureaucratie et attirer les jeunes “digitaux nomade”…Cela risque malheureusement de prendre un peu de temps, mais beaucoup comptent sur ce nouveau visa qui, on l’espère, facilitera les choses à un grand nombre, surtout citoyens non-européens.
Après Valencia, Barcelone et Javea-Denia, vous ouvrez une antenne de Valencia Expat Service à Madrid… La relocation est un métier à part entière ?
Je dirai que la relocation est la somme de beaucoup de métiers à la fois en fait ! Et, oui, c’est un métier à part entière et c’est un très beau métier ! On touche à des thématiques administratives bien sûr (on devient vite expert pour raccourcir les délais et faire aboutir les dossiers.), immobilières, juridiques, économiques, culturelles et humaines, car on accompagne aussi parfois sur le plan psychologique, les personnes qui font le pas de changer de pays et de débarquer dans un environnement inconnu… Il faut être à la fois résolutif, emphatique, réactif et disponible… C’est ce qui fait l’ADN de tous ceux qui travaillent à Madrid, Valencia, Barcelone ou Javea-Denia.