Le cadeau du gouvernement pour la ruée vers Madrid, l’Andalousie et la Galice : ils paieront moins d’impôts sur les fortunes

La hâte n’est pas bonne conseillère… pas même pour le gouvernement. Son empressement à ce que l’impôt de solidarité sur les grandes fortunes (AISG) entre en vigueur cette année avec des effets rétroactifs lui a valu un cadeau inattendu pour les habitants de Madrid, d’Andalousie et de Galice, c’est-à-dire les contribuables résidant dans les communautés autonomes où l’impôt sur la fortune (IP ) est partiellement ou totalement subventionné.

Le Gouvernement a évité que ce nouvel impôt soit considéré comme confiscatoire en évitant la double imposition sur le même fait générateur que l’Impôt sur la Fortune. Ainsi, le montant de l’ISF payé euro pour euro est déduit de la quotité AISG. Cela ne s’applique qu’aux CCAA où la propriété intellectuelle n’est pas subventionnée. C’est-à-dire pas à Madrid et en Andalousie, avec une remise de 100 % sur cette taxe, et partiellement en Galice, où la prime est de 50 %.

La loi qui réglemente l’AISG établit une limite non seulement avec l’IP, comme nous venons de le dire, mais aussi avec l’IRPF pour éviter que ce qui est payé ensemble pour ces trois impôts soit confiscatoire : la somme des acomptes complets des trois impôts ne doit pas dépasser dans son ensemble 60% de l’assiette de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Et c’est le cadeau du gouvernement, comme le souligne l’avocat fiscaliste Ignacio Acosta. Car rappelez-vous que dans le cas où la somme des acomptes complets de ces trois impôts dépasse 60% de l’assiette de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, l’impôt sur les grandes fortunes est réduit à 80% maximum, c’est-à-dire que vous n’aurez qu’à payer 20% de ladite taxe.

Et comment obtenir le quota complet, qui est la clé du cadeau inattendu du gouvernement ? C’est celui qui résulte de l’application du taux d’imposition à la quote-part payable, c’est-à-dire qu’il est appliqué avant toute prime. Dans le cas qui nous concerne, elle s’applique avant les abattements de l’Impôt sur la Fortune à Madrid, en Andalousie et en Galice. Ainsi, ce montant intégral aide également un contribuable madrilène, andalou ou galicien à réduire l’impôt sur les grandes fortunes car, malgré le fait qu’il ne paie pas l’ISF, son montant intégral est positif car, comme nous l’avons dit, il est antérieur à l’application de la prime approuvée dans les présentes LACC.

« Aux fins de l’application du plafonnement commun des trois impôts, tout se passe comme si les Andalous, les Madrilènes et les Galiciens avaient soutenu l’ISF sans le subventionner. La remise s’opère sur le quota plein et non sur autre chose : le quota liquide ou quota dégressif», rappelle Ignacio Acosta.

Comment cette limite profite-t-elle à Madrid, aux Andalous et aux Galiciens ? Avec moins d’impôts à payer par l’AISG car « un montant impayé de l’ISF occupe un espace à moins de 60% de l’assiette de l’IRPP, qui est celle qui doit occuper les Grandes Fortunes, qui sera celle qui sera touchés par la limite, ce qui, dans de nombreux cas, la réduira de 80 % », explique l’avocat fiscaliste. Avec laquelle ils ne paieront que 20% de l’AISG. Selon lui, le pouvoir de collecte de la nouvelle taxe est considérablement réduit.

Fonctionnement de l’Impôt de Solidarité sur les Grandes Fortunes
L’Impôt sur les grandes fortunes entre en vigueur le 30 décembre 2022, après sa publication mercredi 28 au BOE, qui permettra de taxer l’exercice 2022 et de commencer à percevoir en 2023.

L’intention du Trésor est que la collecte de ces impôts prenne effet à partir de 2023 (en tenant compte des revenus de 2022) et soit également comptabilisée en 2024.

Dans le cas de l’impôt sur les grandes fortunes, il est prévu de taxer les actifs supérieurs à trois millions d’euros afin qu’ils ne puissent être exonérés par les primes des collectivités territoriales.

Cette taxe sera de 1,7 % pour les actifs compris entre 3 et 5,3 millions d’euros ; 2,1 % pour les actifs compris entre 5,3 et 10,6 millions et 3,5 % pour les actifs supérieurs à 10,6 millions d’euros.

De plus, pour la détermination de la base imposable de cet impôt, les règles contenues dans la loi ISF seront applicables, de sorte qu’un abattement est inclus pour le minimum d’exonération de 700 000 euros.

La norme publiée à la BOE ce mercredi comprend la modification de diverses réglementations fiscales. Ainsi, en premier lieu, la loi 29/1987, du 18 décembre, sur l’impôt sur les successions et les donations, est modifiée pour incorporer la Communauté autonome de La Rioja parmi celles qui ont établi le système d’auto-évaluation obligatoire dans ledit impôt.

D’autre part, la loi 19/1991, du 6 juin, sur l’impôt sur la fortune, est également sujette à modification, pour permettre le pouvoir d’imposer les participations dans des entités non résidentes avec des biens immobiliers subordonnés.