La compagnie ferroviaire espagnole vient d’annoncer la création officielle de sa filiale française, ultime étape qui permet désormais le lancement de sa billetterie, avec deux lignes reliant la France à l’Espagne.
L’activité commerciale de Renfe commencera début juillet avec la mise en vente de billets (pas chers) pour les liaisons Lyon-Barcelone et Madrid-Marseille. Après l’Italien Trentiala, Renfe est la deuxième compagnie ferroviaire étrangère à pouvoir s’installer en France, chose possible depuis l’ouverture du rail à la concurrence en 2020.
Il a fallu plusieurs années de négociations et de pourparlers à Renfe pour enfin commencer cette internationalisation : l’opérateur espagnol reproche aux autorités françaises les difficultés administratives rencontrées et les relations complexes liées aux coûts de péages élevés et aux différences de signalisation. Pour Renfe, qui opérera ces 2 lignes en partenariat avec la SNCF, le marché français est devenu prioritaire dans sa stratégie de croissance, mais son objectif réel est surtout de se développer sur un axe bien plus rentable : la ligne Paris-Lyon. Cette ligne est la plus intéressante, car elle compte le plus grand nombre de trains en circulation sur le réseau français. C’est sur ce trajet qu’opère déjà Trenitalia qui n’a transporté qu’un peu plus d’un million de voyageurs depuis son arrivée : c’est moins d’ 1 % de part de marché du TGV en France et un taux d’occupation d’environ 50 % seulement.
La compagnie espagnole vise l’été 2024 pour le lancement de son Paris-Lyon, un processus qui prendra du temps, car il lui faudra un nouveau certificat de sécurité, les systèmes de signalisation n’étant pas les mêmes qu’entre Barcelone et Lyon. L’opérateur espagnol a préparé une campagne de lancement avec des billets à seulement neuf euros entre les dix gares qui composent ses lignes intérieures en France, pour positionner son produit AVE sur le marché français et être compétitif dans les deux corridors où il démarre son activité.
Laurence Lemoine
