Le secteur juridique espagnol s’essaie (timidement) à la publicité

Changement de mentalité dans le secteur juridique? Autorisés depuis 15 ans à faire de la publicité, les cabinets d’avocats et autres institutions commencent à s’offrir de grandes campagnes de communication.

“Dans notre secteur, il y a quelque chose de gênant dans le fait de faire de la publicité” confiait récemment une avocate franco-espagnole. Pourtant, en Espagne, la publicité est autorisée pour les cabinets d’avocats depuis 2001, tant qu’elle est réalisée “de manière digne, loyale et véridique”, ne révèle pas le nom de clients, ne fait pas de promesse de résultat ni n’offre ses services à des victimes d’accidents.

Les premiers à se lancer dans l’aventure de la communication ont été les cabinets spécialisés dans la défense du consommateur, dont le nombre a explosé pendant la crise économique. Les cabinets d’affaires ont également suivi le mouvement. D’une manière générale, le secteur peine toutefois à changer ses habitudes, et de nombreux avocats ne voient encore ni l’utilité ni l’avantage que pourrait présenter pour eux une campagne publicitaire.

Les mentalités changent toutefois et même les institutions les plus prestigieuses se lancent dans la publicité. Le Collège des Avocats de Madrid (ICAM) vient ainsi de lancer sa première campagne pour encourager la consultation d’un avocat à titre préventif, avec le slogan “au premier symptôme, consulte ton avocat”. Une campagne pour le moins créative, voire disruptive, qui, placardée sur bus, métros et réseaux sociaux, n’a pas manqué d’interpeller de nombreux Madrilènes. Ce genre de créativité reste cependant encore très rare dans le secteur.

Un nouveau texte pour les cabinets espagnols

Le Conseil des Avocats Espagnols (CGAE) essaie depuis une dizaine d’années de valider de nouvelles règles en matière de publicité, plus adaptées aux changements sociaux, culturels, économiques mais aussi aux évolutions qu’a connu le secteur.

Le dernier texte, approuvé par le CGAE en 2013, doit encore être validé par le gouvernement espagnol. Il prévoit une plus libre publicité, avec deux mesures restrictives : l’interdiction de toute “mention d’activité réalisée par l’avocat et incompatible avec l’exercice de la profession d’avocat”  et l’obligation que toute “mention de spécialisation dans des secteurs déterminés corresponde à la possession de diplômes académiques ou professionnels, ou à la validation de cours de spécialisation professionnelle homologués, ou à une pratique professionnelle prolongée”. Des restrictions adaptées aux nécessités déontologiques de la profession qui se proposent de garantir un accès contrôlé à la publicité tout en l’encourageant.

 

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